Briefwechsel Johann Philipp von Wurzelbau


Kurzinformation zum Brief Zum Original
Autor Delisle, Joseph-Nicolas (1688-1768)
Empfänger Wurzelbau, Johann Philipp (1651-1725)
Ort Paris
Datum 4. März 1723
Signatur Bibliothèque de l'Observatoire de Paris: B1/2-48, Bl. 1r-7v
Transkription Hans Gaab, Fürth

a M. Wurzelbau à Nuremberg
de Paris le 4. Mars 1723.

Monsieur

J'ai reçu la lettre que vous m'avez fait l'honneur de m'écrire du 24. Oct. 1722, & je n'ai differé à y faire reponse jusqu'à present, que parce que j'attendais que l'on éut gravé ici un petite carte que mon frere[1] a composée pour representer les differentes opinions que l'on a eues sur la grandeur & la figure de la mer Caspienne, suivant les meilleurs auteurs:[2] je vous l'envoie.

Vous vous étonnez, aprês les differens sujets de mécontentement que vous avez de notre Academie, d'où vient que je recherche avec tant d'empressement votre commerce, & la communication de vos observations. C'est par la grande inclination que j'ai pour l'Astronomie, qui est au de lâ de toute expression, & qui m'aiant porté à tout ce qui a du rapport à cette science, je n'ai pu que souhaiter trés ardemment votre commerce, aiant appris que vous faisiez, de même que moi, de l'étude de l'astronomie les délices de votre vie; que cela vous portait par une inclination naturelle, à tous ceux qui ce livraient à la même étude, & que par la même raison vous étiez fort communicatif, par le seul amour par l'astronomie. Voilà d'assez fortes raisons, ce me semble pour me lier avec vous, par la seule simpathie d'inclination

[Bl. 1v]
d'humeur. Mais je me suis senti encore bien plus porté à rechercher votre connaissance, lors qu'aiant voulu ramasser le plus d'observations astron. qu'il m'a été possible. J'ai ou quelle part vous aviez dans cette partie de l'Astronomie, par la quantité & l'exactitude de vos observations: & je ne saurais vous exprimer le plaisir que j'ai ressenti à la lecture de votre derniere lettre, voiant que vous vouliez bien vous donner la peine de ramasser & de me communiquer toutes vos observ. mais je suis en même tems en peine de savoir de quelle maniere je pourrai reconnaitre ce service. Je vous prie au moins de ne point vous incommoder pour cela en aucune maniere. Faites faire des copies de votre Journal & de vos figures par quelque copiste exact; & qui cerive bien, & je vous les paierai, ou en vous faisant de pareilles depenses ici en achats de livres ou d'autres choses qui vous fassent plaisir. Vous n'avez qu'à me le mander. Pour ce qui est de la maniere dont vous pouvez m'envoier ces observ. le plus sûr est par un paquet adressé à M. l'Abbé Bignon,[3] qui étant Bibliothecaire du Roi, a le droit de recevoir directement tous les livres, sans qu'ils passent par le chambre sindicale des Libraires. Si vous prenez ce parti; il faut écrire dessus la paquet, en gros caracteres Libri & me donner en même tems une lettre d'avis, par la poste, du jour que la paquet sera parli, & de ce qu'il contient. Je vous aimandé dans ma derniere, que je n'avais point encore votre livre de la Theorie & des tables du ☉. Je vous aurais bien de

[Bl. 2r]
l'obligation si vous vouliez bien m'en envoier, un exemplaire dans le premier paquet, avec le manuel astronomique de M. Rost[4] dont vous m'avez parlé dans votre derniere. Je serais bien aise aussi de savoir quels sont les autres ouvrages qu'il se propose de publier; mais je serais bien mortifié qu'il les écrivit dans sa langue propre, comme il a fait son manuel astronomique. Cela nous ôte le moien d'en pouvoir profiter, cette langue n'étant pas un de celles que les savans d'Europe aprennent ordinairement, pour lire les ouvrages de science. C'est pourquoi, si M. Rost a dessein de publier quelque ouvrage considerable sur l'Astronomie, je vous prie de l'engager de le mettre en latin, cette langue étant à la portée de tout le monde, & rien n'étant plus aisé que d'écrire sur l'Astronomie en latin. Je vous prie aussi de me mander si M. Gaupe de Lindau[5] continue à publier ses ephemerides & ses petits calendriers astron. qu'il a donnés pendant quelque tems. Je n'ai que les Ephem. des 4 années 1717, 18, 19, & 20 & les calendriers des 4 années 1715, 16, 18, & 19. le dernier desquels est in 4o.[6] Mais je crois que l' Ephemeride de l'année 1717 renferme eu même tems le calendrier. S'il y a quelques autres années de ces Ephemerides & de ces Calendriers de publiés que celles que je vous marque, je vous prie de vouloir bien les joindre aux autres livres que je vous demande. Vous aurez aussi la bonté d'y joindre, si vous le pouvez faire aisément, un exemplaire de ce que l'on a déja imprimé des oeuvres de Kepler à Leipsick,[7]

[Bl. 2v]
avec son portrait gravé, comme aussi le petit livre fait sur la latitude de Breslaw, par le P. Heinrick, & publié en 1708,[8] & enfin le Jovilabium de M. Zumbach.[9] Tous ces livres ne se trouvent, point ici, & je crois que vous étes beaucoup plus à portée de me les procurer. Le tout ensemble pourra faire une paquet assez raisonnable, dans lequel vous aurez la bonté de mettre ce que vous pourrez, & ce que vous aurez, & fait copier de vos observ. & mettre le tout à l'adresse de M. l'Abbé Bignon, comme j'ai déja eu l'honneur de vous la dire. A l'égard des avances que vous me ferez pour l'achat de ces livres, j'attendrai ce que vous me ferez l'honneur de me marquer, pour savoir de quelle maniere je vous les remettrai, sait en semblables dépenses que je ferai ici pour vous, & que je vous enverrai de la maniere que vous le souhaiterez. Vous reglerez le tout à votre volonté. J'attens vos ordres la dessus.

A l'occasion des cartes que je vous ai envoiées de la meridienne de Paris, vous me demandez mon sentiment sur la latitude & la longitude de l'observatoire de Paris. J'aurais bien des choses à vous dire là dessus, & sur tout bien des observ. à vous communiquer, principalement pour la latitude; mais comme je ne suis point encore content de tout ce qui a été fait là dessus, je me contenterai de vous exposer à present ce que j' sai en general.

[Bl. 3r]
Il me parait par votre lettre, que vous étes dans l'opinion que nous nous sommes arrêtés ici à donner 48o 50' 10'' de hauteur du pole à l'observatoire, ainsi que vous l'avez déja rapporté dans votre traité de la situation de Nuremberg,[10] l'ainte tiré de l'abregé de la mesure de la terre, de M. Picart.[11] C'est effective ment la principale opinion que l'on suit ici, en exceptant cependant celle de M. De la Hire, qui peut avoir ses partisans, & qui l'établir de 48o 50' 0'' sur les principes qu'il a exposés à la sête de ces tables astronomiques.[12] Mais vous étes surpris que l'on préfere cette premiere opinion, que M. Cassini[13] a exposée dans les Mem. de Math. & de Physique de l'année 1693. p. 118. comme fondée sur des observ. de l'ét. polaire faites en 1671 à la bibliotheque du Roi, avant que l'observatoire fut bâti; vous paraissez, dis-je, surpris que l'on prefere cette determination à celle qui est fondée sur des observ. faites depuis, dans l'observatoire même aux années 1671, 72, 84, 88, & 91. par les quelles il vous parait que le hauteur du pole devrait être plutôt de 48o 50' 40''; ce qui s'accorderait aussi, dites vous, avec les hauteurs solstitiales du ☉, & avec la difference de nos paralleles que vous avez établie par plusieurs observ. de 37' 27''. Sur tout cela j'ai à vous dire, premierement, que ce n'est point simplement par conjecture que l'on a réduit les premieres observ. faites à la bibliotheque du Roi à ce qu'elles auraient du être à l'observatoire, car cela c'est fait par la mesure exacte de la distance & du rumb du vent de la bibliotheque du Roi à

[Bl. 3v]
l'égard de l'observatoire d'où l'on a conclu la difference de leurs paralleles, en emploiant encore pour cela un commencement de mesure de la terre que M. Picart avaiz déja fait, de plus de 10000 toises, le long d'une meridienne par la quelle il avoit trouvé que 12' répondaient à 11400 toises. Sur ces fondemens la difference des paralleles de la bibliotheque du Roi, & du lieu où l'on devoit bâtir l'observatoire a été etabli de 1' 50'', ainsi que le rapporte M. Cassini dans les Mem. de Mathem. & de Physique de 1693. p. 118. J'ai verifié depuis cette détermination sur une plan de Paris que j'ai levé geometriquement, & que j'ai assujeti aux grands triangles de la meridienne, lesquels m'ont donné la difference de ces paralleles de 1' 52'', d'où il suit que l'on peut très surement conclure la hauteur du pole de l'observatoire de la hauteur du pole déterminée à la bibliotheque du Roi. Reste done à examiner si la hauteur du pole à la bibliotheque du Roi a été bien établie par les observations qui y ont été faites, & si la hauteur du pole à l'observatoire qui en été conclue, se confirme par les observ. faites à l'observatoire même ou ailleurs, comme à Nuremberg &c.

Pour ce qui est du prem. article, à savoir si l'on a bien determiné la haut. du pole de la Bibliotheque du Roi, par les premieres observ. qui y ont été faites, je crois qu'oüi; cela Io parce que M. Picart sur les observ. du quel cette premiere détermination a été faite, étoiz une de plus exacts observateurs que l'on ait jamais eu; 2o parce qu'il s'est servi pour cela de très grands instrumens

[Bl. 4r]
savoir d'un quart de cercle tout de fer de 9 pieds 7 pounces de raion, & d'un sextant aussi de fer de 6 pieds, avec un limbe de cuivre; 30 parce qu'il a déterminé cette haut. du pole par les 2. hauteurs de la polaire observées plusieurs jours de suite, pour ne point supposer d'ailleurs la distance comme de l'étoile polaire au pole: & enfin pour derniere preuve l'exactitude de cette premiere détermination, on n'a qu'à considere qu'elle a servi de fondement à tout ce qui a été fait dans la suite la dessus, M. Picart & les autres l'aiant adopté lors qu'ils ont voulu établir la hauteur du pole de l'observatoire. Mais pour vous satisfaire davantage là dessus, voice les observations mêmes de M. Picart, telles qu'il les a rapportées à l'Academie dans le tems, & qu'elles ont été inserées dans les Registres de l'Academie, d'où je les ai tirées. "A la fin de Dec. de l'année 1667, & au commencement du mois de Janu. suivant, pendant plusiuers nuits, on observa la plus grande & la plus basse hauteur de l'ét. polaire, & toujours sans aucune variation, on trouva les grande haut de

51o 22'
& la plus basse de 46  24 
de forte que la difference était de  4  58 
dont la maitié    2  29 

qui est la distance entre l'ét. polaire & le pole, étant ôtée de la plus grande hauteur, ou ajoutée a la plus basse, donne enfin la haut. du pole de

48o 53 

Au commencement du mois de Septembre 1668. on observa de nouveau la plus grande haut. de l'ét. polaire, tant pour verifier

[Bl. 4v]
ce qui avait été fait, que pour voir le changement qui serviz arrivé & on la trouva un peu moindre que de 51o 22', d'environ un quart de minute, comme il devoit arriver."

M. Picart, en rapportant ces observ. dit qu'il avait differé à les donner, jusqu â ce qu'il fut plus assuré de l'effet des instrumens dont il, s'étoit servi, qui sont les deux grands instrumens dont je vous viens de parler: & à cette occasion je suis bien aise de vous faire remarquer qu'avant ce tems là les autres Mathematiciens de l'Academie avaient déja faire plusieurs observ. de l'ét. polaire avec les mêmes instrumens qui n'avaient encore que des pinules simples, & que les observ. de M. Picart, que je vous viens de rapporter, ont été faites depuis que l'on avait substitué des lunettes à la place des pinules simples, & depuis que M. Picart s'était bien assuré de l'effet de ces lunettes.

Cette premiere détermination de M. Picart parait être confirmée par celle que firent ensuite Mrs Cassini & Picart qui trouver ent le 21. Dec. 1669. la plus grande haut. apparente du pole à la bibliotheque du Roi de 48o 53' 0'' (J. l'endroit cité de Mem. Mathem. & Physiques de 1693. p. 118)

Mais on peut objecter à cette détermination, que M. M. Cassini & Picart ne rapportent point les 2. haut. de la polaire, mais qu'ils supposent au contraire la distance de l'ét. polaire au pole, dans le tems de cette observation de 2o 27' 50'', que M. Picart avait trouvée 2 ans auparavant de 2o 29', comme si l'étoile polaire

[Bl. 5r]
s'était approché du pole de 1o 10' en 2 années, au lieu 40'' dont l'on sait qu'elle a du s'approcher. Il parait done que cette seconde observ. ne confirme pas la premiere; mais que pour bien confirmer la premiere détermination par d'autres observ. de l'ét. polaire, il faut non seulement avoir exactement observé les 2 haut. de la polaire, mais encore que la difference des 2 hauteurs observées dans chaque tems, doit s'accorder avec la diminution qui arrive annuellement dans la distance de l'ét. polaire au pole par la mouvement propre de cette étoile. J'ai toutes les observ. qu'ont faites Mrs Picart & De la Hire, avec lesquelles je pourrai établir de la maniere que je vous viens de dire la hauteur apparente du pole de l'observatoire par les deux haut. de la polaire, en n'emploiant que des observ. que s'accordent avec le mouvement propre de cette étoile, & cela dans les tems que l'on peut observer les 2 hauteurs, pour éviter les variations qui arrivent dans les haut. de cette étoile, pendant tout le cours l'année, soit par la parallaxe annuelle, soit par d'autres raisons. Mais quand j'aurai établi, indépendamment de ces effet, la haut apparente du pole par l'ét. polaire, lors qu'il la fandra convertir en hauteur vraie, en corrigeant les hautres apparentes par les refraction, je pourrai être embarassé de quelles tables des refractions me servir. M. M. Cassini & De la Hire en donnent de differentes. M. Cassini se sert pour Paris, de celle qu'il a autrefois calculée pour Boulogne en Italie, M. M. De la Hire dit avoir dressé la sienne sur ses observ. propres, & sur celles de M. Picart. Il faudrait donne

[Bl. 5v]
commencer par s'assurer de la veritable quantité des refractions à Paris, & des variations qui y peuvent arriver d'une saison à une autre, ou par quelque autre cause que ce soiz, pour pouvoir corriger non seulement les haut. de la polaire, mais encore les hauteurs Solstitiales du ☉. J'ai déja fait un grand travail là dessus, aiant calculé les observ. que M. Picart a faites pour les refractiones, lesquelles sont en grand nombre: mais je n'ai point encore fini tout ce que j'ai à faire là dessus. Ce qui me reste principalement à faire, est de rechercher l'hipothese des refractions la plus convenable & la plus conforme aux observ. pour conclure des refractions observées, les autres refractions qui ne se peuvent pas si facilement observer. Je me suis aussi proposé de faire moi même des observ. dans cette rue, le plus exactement que je pourrai. J'en ai déja fait plusieurs, mais je n'ai pas fini ce que j'ai envie de faire: c'est pour quoi je n'ai encore pris aucun parti sur la haut. du pole que nous avons ici. En attendant, je me sers de celle que nos autres astronomes supposent. Je vous communiquerai dans la suite; si vous le souhaitez, tout ce que j'aurai faire là dessus, savoir mes observ. celles de autres que vous n'aurez point vues, & les consequences que j'en aurai tirées pour nos autres Astronomes d'ici, il parait qu'ils s'entinnent à ce qui en a d'abord été établi; car M. Cassini le fils, dans son nouveau traité de la mesure de la terre,[14] p. 286. adopte le hauteur apparente du pole à l'observatoire, déterminée dè:s les premieres tems par M. Picart, de 48o 51' 10'' dont il ôte 52o pour la refraction dont il air que l'on a à present des regles assez exactes, & il en conclut la hauteur veritable du

[Bl. 6r]
pole, de à l'observatoire de 48o 50' 18'', ce qui est cependant different de près d'un tiers de min. de ce que M. De la Hire en a établi à la tête de ses tables astronomiques, & dont il a rendu raison en rapportant les observ. sur lesquelles il a fondé sa détermination. Il est vrai qu'il y suppose la haut. apparente du pole à l'observatoire, selon les observations de M. Picart, par l'étoile polaire, de 48o 51' 2'', qui est 8'' moins qui M. Cassini, ne la suppose sur les mêmes observations, & il corrige cette hauteur appar. par une refraction de 64'' qui est 12'' plus grande que celle que M. Cassini y emploie. C'est pourquoi il trouve la haut. du pole, par ces observ. de M. Picart de 20'' plus petite, que M. Cassini ne la trouve par ces mêmes observ. Ainsi la difference de ces deux opinions ne vient que la difference des suppositions qu'ils font, & de leurs differences de tables des refractions &c. Ils confirment aussi l'un & l'autre leur opinion par de d'autres observ. comme les haut. Solstitiales; mais c'est sur quoi on ne doit point encore les en croire aveuglément, sans examiner leurs observations, comment elles s'accordent; & leurs suppositions, si elles sont bien fondées M. la Chevalier de Louville[15] que est une des plus exacts observateurs que nous aions suppose, dans l'usage qu'il a fait de ces propres observations, la hauteur du pole à l'observatoire de 48o 50' 6'', mais il se sert sans autre examen de la table des refractions de M. Cassini; & il a son sistême particulier de la variation de l'obliquité de l'Ecliptique, à la quell il assujettit ses observ. J'ai une bonne partie de ces observ. parmi lesquelles j'ai trouvé 4 haut. merid. du ☉ correspondantes à celles que vous m'avez envoiées dans votre lettre du 30. Sept. 1721. Je vous en enverrai la comparaison, quand j'en aurai fait le calcul.

[Bl. 6v]
Pour ce qui est du moi, je n'ai point encore pu faire aucunes observ. que je puise comparer avec les vôtres. J'ai voulu commencer par m'assurer d'un grand quart de cercle que j'ai fait faire, de plus de 3 pieds ¼ de raion, & dont je n'ai pu encore, depuis qu'il est. Fini, verifier assez exactement toute la division, pour être entierement assuré des haut. que j'observai avec. Cela n'empêche pas que nous ne puissions examiner la difference de nos paralleles, par la comparaison de vos observ. avec celles qui ont été faites ici, aiant entre mes mains, comme je vous ai déja dit, toutes les observ. de M. M. Picart & De la Hire. J'espere aussi pouvoir vous satisfaire bientôt fort pleinement sur la veritable distance de Paris au premier meridien; y aiant en depuis peu des observ. faites exprès dans les isles Canaries, par le P. Laval[16] Professeur d'Hydrographie à Marseille, dont j'espere d'avoir bientôt communication. En attendant vous me permettrez de vous renvoir au 22e Journal des savans de Paris du 7. Juin 1700. où mon pere[17] & mon frere ont táché de prouver que Paris n'étoit distant du merid. de l'isle de Fer que d'environ 20o, contre le sentiment de tous les autres Astronomes & Geographes qui faisaient cette distance plus grande.[18] Ils se sont fondés 1o sur la difference de long. de Paris au Cap verd déterminée par les observ. de Mrs Varin & Deshaies[19] de 19o 25', ainsi que vous pouvez voir dans les observ. de Mrs de l'Academie faites en divers voiages p. 66.[20] 2o. sur la difference de longitude du Cap verd à l'isle de Fer qu'ils ont conclue de 35' de degré, en faisant un triangle à l'isle de Fer, au Cap verd, & à l'isle de Sel,[21] supposant la hauteur du Pole

[Bl. 7r]
au Cap verd, par les observ. de Mrs Varin & Deshaies de 14o 43' Septent. & emploiant de plus 2 distances & 2 rumbs de vent livrés des meilleurs routiers Hollandoise. L'un de ces distances est du Cap verd à l'isle de sel, de 112 lieues, tirant à l'Ouest Nord Ouest. L'autre distance est di l'isle de Sel à l'isle de Fer, de 229 lieues au Nord Nord-est. C'est sur cela que mon pere & mon frere ont déterminé la longitude de Paris, comptée du premier merid. d'environ 20o, en negligéant 5' environ, qu'il peut y avoir de plus de ce que Mrs Deshaies & Varin n'ont pas fait leurs observ. au Cap verd même, mais dans la petit isle de Gorée qu'ils ont jugé d'environ 5' plus orientale que la Cap verd.

Pour ce qui est de M. De la Hire, il suppose la difference de longit. de Paris au Cap verd de 19o 30', selon l'observ. & l'estime de Mrs Deshaies & Varin; mais il estime près d'un degré entre la Cap verd & l'isle de Fer, sans en rendre aucune raison, ce qui doit faire preferer l'opinion de mon frere, à cause des preuves qu'il en donne. Mais comme je vous ai déja dit, nous allons bientôt savoir la veritable situation de l'isle de Fer à l'égard de Paris par des observ. faites exprès depuis peu, qui je vous communique rai.

Je viens d'écrire de M. Wagner pour lui demander communication de quelques unes de ses observ.[22] Je vous prie de me dire s'il n'y aurait point d'inconvenient qu'il vous les adressât a me les faires tenir dans le paquet que vous m'enverrez.

J'ai oublié de vous prier dans ma précedente, de joindre à la copie de vos observ. une copie des observ. des autres, qui vous ont été communiquées, lors que vous saurez qu'elles n'ont point

[Bl. 7v]
été imprimées. J'ai trouve par exemple, dans votre livre de la situation geographique de Nuremberg, lors que vous recherchez la difference de longitude de Nuremberg à Strasbourg,[23] que vous emploiez l'éclipse de ☾ du 9. Nov 1696. dont l'observ. faite à Strasbourg vous est tombée entre les mains: & vous la comparer avec celle que vous avez faite à Nuremberg; mais vous ne rapportez de l'observ. de Strasbourg que les phases dont vous avez en les correspondantes. Je vous servis en obligé si vous vouliez bien me communiquer tout le détail de cette observ. aussi bien de que toutes les autres observ. Ms. que vous avez des autres Astronomes, & que vous saurez n'avoir point été imprimées. Je suis &c.

P. S. Je vous prie d'assurer M. Rost de l'estime que j'ai pour lui & de lui demander un peu de part dans la sienne. Mettez je vous prie mon adresse ainsi: A M. De L'Isle, Lecteur du Roi & professeur de Mathematique au College roial, de l'Academie des sciences, chez M. son frere, premier Geographe du Roi, sur le quai de l'horloge à Paris.



Zusammenfassung:
Delisle hat Wurzelbaus Brief vom 22. Oktober 1722 erhalten, aber sich bis heute nicht zu antworten getraut, da er auf die Karte seines Bruders wartete, auf der die verschiedenen Ansichten des Kaspischen Meeres gezeigt werden. Aber jetzt kann er sie schicken.

Delisle führt dann aus, dass Wurzelbau und ihn die gemeinsame Liebe zur Astronomie verbinden. Er hat sich sehr über Wurzelbaus letzten Brief gefreut und seine Bereitschaft, ihm seine Beobachtungen zu schicken. Er diskutiert Details, auf welchem Weg dies am besten geschehen kann. Beim ersten zu übersendenten Paket bittet er das Handbuch von Rost beizulegen, von dem ihm Wurzelbau erzählt hat. Er interessiert sich auch für weitere Werke von Rost, könnte sie aber nicht lesen, falls sie ebenfalls in Deutsch geschrieben sind. Dies ist nicht die Sprache der Gelehrten Europas, Wurzelbau möge ihn dazu bewegen, seine astronomischen Werke auf Latein zu veröffentlichen. Delisle fragt, ob Gaupp aus Lindau seine Ephemeriden und Kalender fortsetzen werde. Er bittet um Zusendung der in Leipzig herausgekommenen Briefe von Kepler, des Büchleins über die Polhöhe von Breslau von Pater Heinrich sowie um Zumbachs Jovilabium. Gerne wird er umgekehrt Bücher für Wurzelbau besorgen.

Wurzelbau wollte die geographische Länge und Breite des Observatoriums von Paris wissen. Delisle ist hier nicht mit allem zufrieden, und will ihm alles schreiben, was er insbesondere bezüglich der Länge weiß. Er führt Polhöhen für die Sternwarte an, die von Picard, de la Hire und Cassini bestimmt wurden. Vor dem Bau der Sternwarte wurde von der Königlichen Bibliothek aus beobachtet, weswegen Delisle den Abstand zwischen diesen Gebäden diskutiert. Er stellt die Beobachtungen von Picard vor und zitiert ihn aus den Registern der Akademie. Er diskutiert die verschiedenen Werte für die Polhöhen, wobei er ausführlich auf die unterschiedlichen Werte für die Refraktion eingeht. Delisle will selbst Messungen vornehmen und beschreibt Instrumente, die er verwenden will.

Bezüglich der geographischen Länge von Paris verweist er auf eine Arbeit seines Vaters und seines Bruders aus dem Journal de Savans und erklärt, wie diese beiden die Länge von Paris bestimmt haben.

Delisle hat an Wagner geschrieben und um Mitteilung von Beobachtungen gebeten.

In seinem Buch über die geographische Lage von Nürnberg hat Wurzelbau auch den Längenunterschied von Nürnberg zu Straßburg mit Hilfe der Mondfinsternis vom 9. November 1696 ermittelt, dabei aber keine Details über die korrespondierenden Beobachtungen aus Straßburg angeführt. Delisle bitte hier um alle Details dieser Obervationen.

Im PS bitte er Rost zu grüßen und ihm seine Adresse mitzuteilen.


Fussnoten

  1. Der Geograph und Kartograph Guillaume Delisle (1675-1726) war der ältere Bruder von Joseph-Nicolas Delisle.
  2. Ein Bericht über die diesbezüglichen Aktivitäten des Bruders findet sich in den Histoires der Französischen Akademie von 1721 (erschienen 1723), S. 245-254, mit drei Karten als Anhang. Konkret angesprochen ist hier die dritte Karte.
  3. Johann Paul Bignon (1662-1743) war seit 1720 Königlicher Staatsrat und Bibliothekar. Er war auch Vizepräsident der Französischen Akademie der Wissenschaften.
    Vgl. Lambert, Claude-François; Hübler, Daniel Gotthold Joseph: Gelehrte Geschichte der Regierung Ludwig des Vierzehnten, Band 1. Leipzig, Koppenhagen: Mumme 1759, S. 323-331.
  4. Rost, Johann Leonhard: Astronomisches Hand-Buch. Nürnberg: Peter Conrad Monath 1718.
  5. Johannes Gaupp (1667-1738) war Pfarrer in Lindau, der aber vor allem als Astronom bekannt wurde.
    Zu ihm siehe den Eintrag von Klaus-Dieter Herbst aus Jena in dessen Bio-Bibliographischem Handbuch der Kalendermacher von 1550 bis 1750.
  6. Gaupp veröffentlichte Ephemeriden für die Jahre 1717-1720 sowie von 1715 bis 1719 einen lateinischen astronomischen Kalender. Danach hatte er Schwierigkeiten dafür einen Verleger zu finden, vgl. den Brief von Johann Leonhard Rost an Christfried Kirch vom 21. September 1719.
  7. Hansch, Michael Gottlieb (Hrsg., 1683-1749): Epistolae ad Joannem Kepplerum scriptae: insertis ad easdem responsionibus Keppleriani. S.l. 1718.
    Michael Gottlieb Hansch versuchte den handschriftlichen Nachlass von Kepler herauszugeben. Vgl. Detlef Döring: Michael Gottlieb Hansch (1683-1749), Ulrich Junius (1670-1726) und der Versuch einer Edition der Werke und Briefe Johannes Keplers. In: Dick, Wolfgang R.; Hamel, Jürgen (Hrsg.): Beiträge zur Astronomiegeschichte, Bd. 2. (= Acta Historica Astronomiae 5). Thun, Frankfurt am Main: Deutsch 1999, S. 80-121.
  8. Heinrich, Christoph (1663-1715): Altitudo Poli Sive Latitudo Geographica Wratislaviae. Nissae (=Nysa, Neiße): Joseph Schlögel 1708.
  9. Zumbach von Koesfeld, Lothar (1661-1727): Jovilabium. Amsterdam: Valk 1716.
  10. Wurzelbau, Johann Philipp: Uranies Noricae basis astronomico-geographica. Nürnberg 1697.
  11. Picard, Jean (1620-1682): Mesure de la Terre. Imprimerie royale, Paris 1671.
  12. Diese Tafeln scheinen erst 1735 gedruckt worden zu sein:
    De la Hire, Philippe (1640-1718): Tables astronomiques. Paris: Montalant 1735.
  13. Jean-Dominique Cassini (1625-1712) war Direktor der Pariser Sternwarte gewesen.
  14. Jacques Cassini (1677-1756) wurde Nachfolger seines Vaters als Direktor der Pariser Sternwarte. 1720 erschien seine Arbeit De la grandeur et de la figure de la terre. Eine deutsche Übersetzung erschien 1741:
    Klimm, Johann Albrecht: Mathematische und genaue Abhandlung von der Figur und Grösse der Erden. Arnstadt: Beumelburg 1741.
    Klimm ist nicht der Übersetzer dieser Schrift, sondern, wie er im Vorwort schreibt, ein alter verstorbener Freund von ihm.
  15. Jacques Eugène d'Allonville, Chevalier de Louville par Fontenelle (1671-1732) war ein französischer Astronom.
  16. Der Jesuit Antoine-François de Laval (1664-1728) war ein französischer Kartograph und Astronom.
  17. Claude Delisle (1644-1720) war ein französischer Geograph und Historiker.
  18. Lettre de M. De Lisle au R.P.* surla Longitude de Paris. In: Journal de Savans, 7. Juni 1700, S. 243-250.
  19. Zum französischen Astronomen und Geographen Jean Deshayes (?-1706) siehe Boudreau, Claude: La cartographie au Québec, 1760-1840. Québec: Les Presses de l'Université Laval 1994.
    Über Varin ist nichts Näheres bekannt.
  20. Gemeint ist hier wohl: Cassini, Guillaume: Les Elemens de l'Astronomie, S. 66. In: Recueil D'Observations Faites En Plusieurs Voyages Par Ordre De Sa Majesté Pour Perfectionner L'Astronomie Et La Géographie: avec divers traitez astronomiques. Paris: Imprimerie Royale 1693.
  21. Salt Island ist eine der britischen Jungferninseln.
  22. Vgl. den Brief von Delisle an Wagner vom 4. März 1723.
  23. Wurzelbau, Johann Philipp: Uranies Noricae basis astronomico-geographica. Nürnberg 1697, S. 68f.